En ce mois de mars dédié aux femmes, Fatoumata Camara, employée depuis plus d’un an dans un restaurant-bar de la commune urbaine de Kankan, incarne les valeurs de courage, de persévérance, de résilience et de détermination d’une génération de femmes qui redéfinissent leur place dans le monde du travail. Son parcours, à l’instar de celui de nombreuses autres femmes en Guinée, est une source d’inspiration et de motivation.
Un Parcours Difficile, mais Inspirant
«Je n’ai pas eu la chance de poursuivre mes études, ce que je considère comme mon plus grand regret. Cela n’était pas seulement dû à un manque de moyens, mais aussi à de nombreux autres obstacles. Cependant, j’ai compris qu’il fallait que je fasse quelque chose, que j’apprenne un métier. Avant même de quitter l’école, je passais souvent du temps avec ma mère lorsqu’elle préparait des repas. Elle m’appelait pour m’aider avec les petites tâches et m’apprenait les bases de la cuisine. C’est là que tout a commencé.
Après avoir arrêté mes études, j’ai décidé de me rapprocher d’une dame qui travaillait dans un restaurant en Côte d’Ivoire. C’est avec elle que j’ai appris à préparer différents plats et à développer mes compétences dans le domaine. Travailler dans un restaurant a toujours été une passion pour moi. Lorsque je suis arrivée en Guinée, à Kankan, j’avais pour objectif d’exercer ce métier, malgré les idées reçues à ce sujet. Au début, ce ne fut pas facile, mais avec le temps, j’ai cherché activement un local et j’ai commencé à travailler. Peu à peu, les choses se sont améliorées et aujourd’hui, je suis fière de gérer mon propre restaurant»dit dame Fatoumata.
Les Avantages de Son Activité
Fatoumata Camara parle avec conviction des avantages qu’elle tire de son activité de gestionnaire de restaurant.
«Si je suis ce que je suis aujourd’hui, c’est grâce à mon travail et à l’éducation que mes parents m’ont donnée. Je ne me soucie pas des jugements des autres sur mon activité, car je sais pourquoi je le fais et ce que cela m’apporte, tant en fin de mois qu’en fin de semaine. Ce métier me permet de subvenir à mes besoins, de payer mes vêtements et ma nourriture, et même de résoudre certains problèmes familiaux. Je n’ai aucune honte à faire ce travail et je n’ai pas besoin de l’approbation des autres.
Lorsque j’ai débuté, j’ai essuyé de nombreux découragements et critiques. On m’a dit que je perdais mon temps et que cela ne me rapporterait rien. Aujourd’hui, alors que je parviens à soutenir ma famille et à satisfaire mes besoins sans avoir à demander de l’aide à ma mère, ce sont ces mêmes personnes qui se retrouvent sans emploi et qui, pour les plus petits besoins, me sollicitent. Cela montre qu’il est important pour les femmes d’entreprendre sérieusement. Aucun travail n’est à sous-estimer. Seul le travail paie. Chaque jour, je commence à 8h et termine souvent à minuit ou une heure du matin. Cela ne me dérange pas, car je suis habituée à cet emploi du temps et je le fais avec passion. J’aime voir une femme, ou une jeune fille, qui se bat pour réussir, qui ne reste pas passive. En tant que femme, je crois qu’il faut avoir du courage et de la détermination pour réussir et viser haut» conclu Fatoumata Camara
Kankan, Edouard Kolié pour Walpmedia.info.