Le rapprochement entre les artistes Azaya et Djelykaba Bintou, officialisé ce lundi 7 avril 2025, ne fait pas l’unanimité en Guinée, en particulier au sein des associations féministes. À l’occasion de ce rapprochement entre les deux figures emblématiques de la musique guinéenne, ces dernières ont exprimé leur mécontentement, dénonçant ce qu’elles considèrent comme une « manipulation politico-institutionnelle » qui va à l’encontre des principes fondamentaux des droits des victimes, de l’éthique et de la dignité humaine.
Dans un communiqué publié quelques heures avant l’annonce de la réconciliation, les féministes ont vivement critiqué ce geste, soulignant que cette démarche mettait en péril les combats pour la justice et la protection des femmes victimes de violences. Selon elles, la médiatisation de cette réconciliation ne fait que banaliser des actes qui devraient être traités avec sérieux et responsabilité.
Maître Pépé Antoine Lamah, avocat au barreau de Guinée, a réagi à ces critiques sur sa page Facebook. Il a rappelé que, même en l’absence de preuves formelles de violences conjugales, les deux parties ont choisi de résoudre leur différend à l’amiable, sans passer par le système judiciaire. Selon lui, cette décision mérite d’être respectée.
« Qu’il y ait eu ou non des faits de violence conjugale, ces deux personnes ont décidé de trouver un terrain d’entente en dehors du cadre judiciaire. Il ne nous appartient pas de juger leur choix. Il s’agit d’une question personnelle, liée au cœur, et il est important de respecter cette décision. Concentrons-nous sur des sujets qui nous concernent tous, plutôt que de faire de cette affaire un symbole », a affirmé l’avocat.
Cette réconciliation, bien qu’elle ait apaisé les tensions entre Azaya et Djelykaba Bintou, soulève un débat plus large sur la manière de traiter les questions de violence conjugale dans la société guinéenne, notamment en ce qui concerne l’autonomie des victimes dans leurs choix personnels.
Raydia pour Walpmedia.info