La capitale guinéenne a accueilli ce mercredi la cérémonie officielle de lancement de la Journée Internationale de Dépistage de la Drépanocytose. Organisé au sein du Centre hospitalier SOS Drépano à Nongo, dans la commune de Ratoma, cet événement marque le début de deux semaines d’activités de sensibilisation, de dépistage gratuit et de mobilisation contre cette maladie génétique qui touche des millions de personnes dans le monde, en particulier en Afrique subsaharienne.
Placée sous l’égide du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, en collaboration avec l’ONG SOS Drépanocytose, cette initiative vise à promouvoir le dépistage précoce, à améliorer la prise en charge des malades et à renforcer l’information du public sur les enjeux liés à la drépanocytose.
Prenant la parole lors de l’ouverture, le ministre de la Santé, Dr Oumar Diouhé Bah, a salué l’engagement des partenaires techniques et financiers, tout en soulignant la nécessité de généraliser le dépistage néonatal. « La drépanocytose n’est pas une fatalité. Plus elle est détectée tôt, mieux elle peut être gérée. Le gouvernement est pleinement engagé à mettre en place des centres de dépistage dans toutes les régions du pays », a-t-il affirmé.
De son côté, Dr Mamadi Dramé, directeur du Centre SOS Drépano et porteur du projet, a insisté sur l’importance de la prévention. « La drépanocytose est l’une des maladies les plus difficiles à traiter, mais aussi l’une des plus faciles à prévenir. Depuis 1998, je me suis engagé à lutter contre ce fléau, bien avant la création de ce centre. Aujourd’hui, nous remercions tous nos partenaires qui nous ont accompagnés jusqu’ici », a-t-il déclaré, en lançant un appel à la jeunesse pour se faire dépister et prévenir la transmission héréditaire de la maladie.
Le témoignage poignant de Mariama Pita Bah, atteinte de drépanocytose depuis la naissance, a illustré les défis quotidiens que vivent les patients. « C’est une maladie héréditaire avec de nombreuses complications, mais ce n’est pas une fin en soi. Avec un traitement adapté, on peut vivre dignement. Il est donc crucial de connaître son statut », a-t-elle témoigné.
La cérémonie a été ponctuée de témoignages de patients, de séances d’information médicale et de campagnes de dépistage gratuit. Les dernières données officielles révèlent qu’environ 20 % de la population guinéenne est porteuse du gène de la drépanocytose, ce qui signifie qu’une famille sur cinq est concernée par cette pathologie.
Le lancement de cette première édition de la Journée Internationale de Dépistage de la Drépanocytose constitue une avancée majeure dans la stratégie nationale de lutte contre cette maladie. En mettant l’accent sur la prévention et la détection précoce, les autorités sanitaires espèrent améliorer durablement la qualité de vie des personnes atteintes et freiner la progression de la maladie à l’échelle nationale.
Aliou Maci, pour Walpmedia.info