À quoi ça sert de se porter candidat à une élection présidentielle en sachant parfaitement qu’on n’a aucune chance de la remporter ?
On sait déjà que si, par extraordinaire, on parvenait à payer la caution pour prendre part au scrutin, on ne pourrait se faire rembourser le montant de celle-ci que si l’on atteint un certain pourcentage du vote. En plus, il faut quand même de l’argent pour battre campagne.
Si ce n’est pour négocier un poste après l’élection, on comprend difficilement les motivations de certains acteurs. Mais, admettons que la politique a ses raisons que le commun des mortels arrive difficilement à saisir.
En 2020, un acteur politique dont la candidature avait été invalidée par la Cour constitutionnelle avait eu toutes les peines du monde à obtenir la restitution du montant qu’il avait payé au titre de la caution. Imaginons donc le cas de celui qui prend part au scrutin et n’atteint pas le seuil requis pour se faire rembourser.
S’il s’agissait des élections législatives, on aurait pu comprendre puisque la compétition est plus ou moins ouverte.
Mais, selon toute vraisemblance, la somme de 875 millions, montant de la caution pour candidater à l’élection présidentielle du 28 décembre prochain, et le préalable du parrainage vont sans doute refroidir les ambitions des plaisantins.
Une élection présidentielle est très sérieuse. C’est l’occasion de choisir celui qui va diriger un pays de plusieurs millions d’âmes. Ce n’est donc pas de la plaisanterie.
Me. Mohamed Traoré
Ancien Bâtonnier