À l’occasion du mois de mars, dédié à la célébration des femmes, nous poursuivons notre série de reportages mettant en lumière ces femmes qui se distinguent par leur contribution à la société et leur indépendance économique. Dans la commune urbaine de Kankan, nombreuses sont celles qui évoluent dans divers secteurs d’activité, parmi lesquelles Fanta Konaté, qui a choisi de se lancer dans la vente de glace à eau pour subvenir aux besoins de sa famille et éviter la dépendance financière.
Lors d’une rencontre avec notre reporter, dame Fanta confie « Dans le passé, je vendais des vêtements. Après une réflexion approfondie, j’ai constaté qu’il était plus rapide de générer des revenus en vendant de l’eau glacée plutôt qu’en vendant des habits. C’est ainsi que j’ai commencé par acheter un congélateur, puis j’en ai acquis plusieurs, jusqu’à cinq, car je percevais la rentabilité de cette activité. J’ai aussi investi dans un moteur et ouvert mon propre espace de travail. Auparavant, je versais 150 000 FG par jour aux propriétaires des congélateurs chez lesquels je travaillais. Aujourd’hui, je suis mon propre patron. Ce sont les clients qui viennent vers moi pour acheter de l’eau glacée et la revendre. Chaque jour, chaque vendeur doit verser 30 000 FG, que ce soit en saison sèche ou en saison des pluies. Je continue à vendre de l’eau glacée ici, chez moi. Je propose trois sachets d’eau glacée pour 1 000 FG et trois glaces d’eau pour 5 000 FG. En plus, je vends aussi des jus. Cela fait maintenant sept ans que je me suis lancée dans cette activité. J’ai passé trois ans à me débrouiller avant de devenir propriétaire, et depuis quatre ans, je gère mon propre espace de travail. C’est grâce à cette activité que je parviens à couvrir mes besoins sans dépendre de mon mari. Mes dépenses, et bien d’autres choses, sont couvertes par la vente de glace à eau et de glaces»explique t-elle.
Malgré son succès, Fanta Konaté fait face à plusieurs difficultés dans l’exercice de son activité. Elle nous explique « L’un des plus grands problèmes que je rencontre est le vol de matériel. Je suis fréquemment victime du vol de climatiseurs. Les voleurs viennent, dérobent la porte de mon magasin, coupent les tuyaux des climatiseurs et repartent avec. Chaque tuyau coûte 450 000 FG, ce qui représente un investissement important, que je pourrais utiliser pour améliorer mes congélateurs. Mais chaque fois, ils emportent tout. J’ai également des problèmes avec le moteur, qui est essentiel pour alimenter mes congélateurs de manière adéquate. Je n’ai pas encore trouvé la solution idéale à ce problème»laisse entendre dame Fanta
Malgré ces défis, Fanta encourage les femmes à s’investir pleinement dans leurs métiers « Je conseille à toutes les femmes de prendre en main leur avenir. Seul le travail paye. J’ai de nombreux enfants qui m’aident après l’école en vendant de l’eau pour subvenir à leurs besoins. De même, des jeunes filles viennent travailler ici. Au lieu de se tourner vers le vol ou la prostitution, elles choisissent d’apprendre et de travailler»renchérit t-elle.
Bien que cette activité soit informelle, elle joue un rôle crucial dans l’économie locale et l’autonomisation des femmes à Kankan.
Reportage réalisé par Edouard Kolié, pour Walpmedia.info.