Conakry, La décharge située au cœur du quartier Dar-es-Salaam, dans la commune de Gbessia, est aujourd’hui source de graves préoccupations sanitaires et environnementales. Ce site, en activité depuis de nombreuses années, est désormais considéré par plusieurs experts comme un véritable danger public.
Au-delà de l’aspect peu reluisant qu’elle projette, cette montagne de déchets est devenue un cauchemar quotidien pour les habitants du quartier. Malgré les multiples appels à l’aide lancés par les riverains et certains acteurs de la société civile, la décharge continue de croître, accentuant les risques pour la santé publique.
Rencontrée par un journaliste de Walpmedia.info, Mme Diaraye Barry, résidente de longue date à Dar-es-Salaam, livre un témoignage bouleversant « Je suis née et j’ai grandi dans ce quartier. À l’époque, il ne s’agissait que d’un trou. Aujourd’hui, c’est une véritable montagne d’ordures qui s’est formée, avec toutes les conséquences que cela implique», dit-elle.
Mme Barry affirme avoir développé des problèmes de santé en raison des émanations toxiques provenant de la décharge «Personnellement, j’ai contracté une maladie ici. Mon jeune frère, lui, souffre d’un problème cardiaque aggravé par les conditions environnementales. Nous sommes constamment à l’hôpital», a-t-elle fait savoir.
Elle évoque également le souvenir tragique du glissement de terrain de 2017, qui avait coûté la vie à neuf personnes sur ce même site « Ce drame reste gravé dans nos mémoires. Mais au-delà de cette catastrophe, les risques sanitaires sont permanents. En saison des pluies, l’odeur devient insoutenable. En saison sèche, la fumée est si épaisse qu’on doit parfois utiliser les phares de voiture même en plein jour», explique dame Diaraye.
Dans son appel aux autorités, Mme Barry souligne l’urgence d’une intervention gouvernementale «Cette décharge est un fléau pour notre communauté. Nous demandons humblement l’aide du président Mamadi Doumbouya. Il est temps de nous venir en aide. Nos enfants grandissent dans un environnement toxique. C’est inadmissible», a-t-elle lancé.
Elle ajoute enfin que les symptômes de certaines maladies observées dans le quartier sont souvent confondus à tort avec ceux causés par le tabagisme « Même à l’hôpital, on nous accuse parfois de fumer, alors que ce n’est pas le cas. Ce sont les émanations de la décharge qui nous empoisonnent au quotidien», renchérit telle.
Pou rappel, le site avait connu un grave éboulement en août 2017, causant la mort de neuf personnes, un drame qui aurait pu être évité selon plusieurs observateurs.
Aliou Maci pour Walpmedia.info