Comme indiqué précédemment, une intervention policière a eu lieu dans la matinée de ce dimanche au complexe culturel Belvédère, alors que les festivaliers poursuivaient la deuxième édition du Festival du Lafidi, visant à valoriser l’art culinaire guinéen.
Cette action a plongé dans l’émotion les occupants des lieux, qui affirment avoir investi des sommes importantes pour la construction de leurs espaces et s’acquitter régulièrement des taxes pour pouvoir y exercer leur activité.
Fanta Mory Kaba, un des responsables, a exprimé son indignation :«Le lieu a été construit par mes soins, avec l’aide de mes frères qui y fabriquent des tams-tams, des statues, et un atelier de menuiserie. Mais des agents sont venus pour nous ordonner de quitter dans un délai de 72 heures. Aujourd’hui, nous sommes abasourdis de voir une machine venir détruire complètement notre atelier. Nous ne sommes pas ici gratuitement ; nous payons des impôts et des taxes à la mairie de Dixinn. Pourquoi ont-ils décidé de détruire notre atelier avant même que le délai des 72 heures ne soit écoulé ? Nous avons subi des pertes considérables, dont la valeur est difficile à évaluer. Nous nous adressons aux autorités guinéennes pour qu’elles nous remboursent, car la perte est immense» a-t-il déclaré, visiblement choqué.
De son côté, Mafoudia Fofana, détentrice d’un stand, a également exprimé son désarroi face aux événements «Nous étions en plein festival lorsqu’une équipe de sécurité est arrivée pour nous ordonner de plier bagages et de quitter les lieux immédiatement. Ils nous ont dit que les autorités avaient décidé de déguerpir la zone. Nous avons investi énormément pour ce festival du Lafidi, et nous demandons à l’État guinéen de ne pas reproduire de telles actions à l’avenir. Le délai de 72 heures mentionné sur les murs n’était même pas écoulé. Nous aurions dû pouvoir terminer notre événement. Le gouvernement était informé de l’existence de notre festival, et le Lafidi que nous avions préparé pour la clôture, nous l’avons offert gratuitement à la population» a-t-elle ajouté.
Aliou Maci, pour Walpmedia.info.