La Directrice Générale des Élections, Djenabou Touré, était l’invitée de l’émission Au cœur de la transition diffusée sur West Africa TV. Elle s’est longuement exprimée sur les irrégularités constatées lors de la distribution des cartes d’électeurs, aussi bien à Conakry que dans certaines villes de l’intérieur.
Face aux critiques, la responsable a reconnu des failles dans l’organisation. Elle a notamment relevé que plusieurs cartes avaient parfois été retirées par une seule personne, en violation des règles établies. Elle a aussi pointé le non-respect du classement alphabétique des cartes, ce qui a créé des confusions dans certains centres.
Mme Touré a par ailleurs dénoncé l’implication de citoyens extérieurs aux commissions administratives. Selon elle, des personnes non formées se sont retrouvées à manipuler des cartes grâce à l’intervention de proches. « Des rappels à l’ordre ont été faits pour remettre de l’ordre dans le processus », a-t-elle assuré.
S’agissant des critiques amplifiées sur les réseaux sociaux, la Directrice Générale a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas de fraudes organisées, mais d’erreurs techniques. Elle a cité, entre autres, des erreurs de saisie comme l’enregistrement d’une femme sous le genre masculin ou des imprécisions sur les lieux de naissance. Elle a rappelé qu’une période de deux semaines avait été prévue pour permettre aux électeurs de vérifier et corriger leurs données, mais que beaucoup n’en avaient pas profité.
Mme Touré a insisté sur le fait que ces erreurs n’invalident pas les cartes déjà distribuées : « Elles restent valables pour voter. » Elle a également rappelé que le processus d’enregistrement via le PNRAVEC (Programme National de Recensement Administratif à Vocation d’État Civil) ne se limite pas aux élections, mais alimente aussi le registre d’état civil destiné à la production d’actes de naissance, de mariage, de décès et de futures pièces d’identité.
En outre, la Directrice Générale a alerté sur des campagnes de désinformation, évoquant la diffusion de fausses cartes fabriquées à l’aide de l’intelligence artificielle.
Malgré ces difficultés, elle a relativisé les critiques, estimant que le processus est « globalement satisfaisant » au regard des chiffres. « Avec 6,7 millions d’électeurs recensés, nous pouvons dire que le travail a été accompli », a-t-elle conclu, tout en réaffirmant la possibilité d’apporter des corrections dans le Registre National des Personnes Physiques, qui sert de base au fichier électoral biométrique permanent.
Raydia pour Walpmedia.info