Un drame d’une violence inouïe s’est produit dans la soirée du samedi 2 août au quartier Sogbè 3, dans la commune urbaine de Kissidougou. Mariam Foly Diallo, âgée de 50 ans, a succombé à ses blessures après avoir été violemment agressée à coups de pilon par son propre fils, Mamadou Saliou Diallo, 26 ans, atteint de troubles mentaux depuis plusieurs années.
Selon des sources médicales, la victime a été admise à l’hôpital préfectoral de Kissidougou en état critique avant de décéder aux alentours de 19 heures. Le suspect, décrit par les autorités locales comme souffrant de troubles psychiatriques depuis environ six ans, avait été enchaîné de manière préventive dans le domicile familial, en raison de comportements jugés instables. Il aurait toutefois réussi à se libérer avant de s’en prendre mortellement à sa mère.
Interrogé, Mamadou Yéro Diallo, chef de secteur de Sogbè 3, a confirmé qu’il s’agissait de la première agression physique de Mamadou Saliou. « Il avait fréquenté l’école française, puis l’école coranique. Malheureusement, sa maladie mentale l’a progressivement isolé et rendu imprévisible », a-t-il déclaré.
Alertés par les cris, des voisins sont rapidement intervenus, mais leurs efforts n’ont pas permis de sauver la victime. La gendarmerie territoriale est intervenue sur les lieux et a procédé à l’arrestation du suspect, qui a été placé en garde à vue. Le parquet a autorisé la remise du corps à la famille pour l’inhumation, prévue le dimanche 3 août après la prière de 16 heures.
Ce drame tragique met une nouvelle fois en lumière les lacunes du système de santé mentale en Guinée. À Kissidougou, comme dans de nombreuses autres localités du pays, les personnes atteintes de troubles psychiatriques sont souvent maintenues dans les foyers, sans prise en charge médicale adéquate, et parfois même enchaînées, en l’absence de structures spécialisées. Un incident similaire avait déjà endeuillé le quartier Kôrôdou il y a quelques années, illustrant l’urgence d’une politique nationale de santé mentale fondée sur la dignité, la prévention et la sécurité.
Amadou Barry pour Walpmedia.info