Le 26 juin 2025, un jour historique pour notre République
Le jeudi 26 juin 2025 restera gravé à jamais dans l’histoire de notre République. Ce jour-là, au Palais Mohamed V, en présence des plus hautes autorités nationales et des 81 Conseillers nationaux, nous avons remis solennellement au Président de la Transition le projet de Constitution, élaboré avec rigueur, dans l’esprit du peuple et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation.
Je tiens à témoigner de la crédibilité, de la transparence et du sérieux qui ont guidé l’ensemble du processus de rédaction de ce projet de Constitution.
C’est pourquoi nous saluons aujourd’hui le travail accompli pour offrir à notre pays une Constitution inclusive et représentative des valeurs de notre société.
Nous n’écrivons pas une Constitution pour satisfaire les ambitions d’un individu ; celle-ci ayant vocation à s’appliquer le plus longtemps possible. Nous l’écrivons pour une Nation tout entière. Une Nation qui aspire à la paix, au progrès, à la justice et à l’unité.
Dès le départ, notre objectif était clair : traduire dans ce texte fondamental les aspirations légitimes du peuple de Guinée. Ce peuple digne, debout, déterminé à croire en un avenir meilleur, fondé sur les principes républicains et démocratiques.
À la différence de 2010, la Constitution de 2025 est le fruit d’un processus participatif inédit. Des consultations citoyennes ont été menées dans toutes les régions. Après l’élaboration de l’avant-projet, nous sommes retournés vers le peuple pour recueillir ses observations et enrichir le texte.
Une commission technique a ensuite été mise en place pour une relecture minutieuse, avant sa transmission officielle au Chef de l’État.
Ce processus respecte non seulement la souveraineté populaire, mais marque également un tournant dans la maturité démocratique de notre pays, en renforçant le lien entre institutions et citoyens.
La nouvelle Constitution est à la fois inclusive et enracinée dans nos réalités socioculturelles. Elle reprend et consolide toutes les avancées des Constitutions guinéennes depuis la Loi fondamentale du 23 décembre 1990 marquant la Transition.
On peut notamment noter le fait que :
La culture, les arts et les lettres sont désormais protégés par la Constitution et relèvent des attributions du Président de la République. Une première historique (Article 62).
La santé devient un droit universel, avec une couverture accessible à tous les citoyens (Article 22).
L’éducation est gratuite jusqu’à 17 ans, avec la possibilité d’un master ou d’un doctorat pris en charge par l’État : un bond en avant pour l’avenir de notre jeunesse (Article 21).
Une Commission de développement est créée pour garantir une répartition équitable des ressources nationales (Article 168).
L’accès des jeunes aux responsabilités est élargi : un citoyen peut être législateur dès 21 ans (Article 103 pour l’Assemblée nationale) et présidentiable dès 40 ans (Article 44). Le débat quitte la rue pour rejoindre les institutions (Article 20).
Deux innovations méritent une attention particulière :
Le droit de pétition, inscrit dans la Constitution, permet aux citoyens de faire entendre leurs revendications sans passer par la rue. C’est un progrès majeur pour une démocratie apaisée (Article 20).
La durée du mandat présidentiel, fixée à 7 ans, renouvelable une seule fois, permet d’éviter les tensions électorales répétitives et offre au Président le temps nécessaire pour mettre en œuvre sa politique et ses engagements (Article 44).
La Guinée est un pays qui a des spécificités socio-politiques et culturelles. Cette singularité mérite un cadre adapté. Ce choix me paraît juste et pertinent, tout comme notre indépendance en 1958 a fait de nous une Nation pionnière sur le continent (Préambule).
Le Président de la République devra désormais se présenter chaque année devant un Conseil de la Nation, composé des deux chambres (Sénat et Assemblée nationale) pour se prononcer sur l’état de la Nation.
Par ailleurs, le Sénat jouera un rôle de filtre, en aidant le Président à mieux identifier les profils compétents pour les nominations, évitant ainsi le recyclage nuisible d’individus peu vertueux dans les hautes fonctions.
Je rends grâce à Allah de m’avoir permis de participer à cette étape cruciale de notre histoire, dans un cadre empreint de discipline, de confidentialité et de respect mutuel.
Ce texte est bien plus qu’un document juridique. Il est un héritage pour les générations futures, une base solide pour construire une société plus juste, plus libre, plus équitable.
Dans une démocratie, la critique est non seulement légitime, mais nécessaire. Elle doit toutefois être cohérente, honnête et constructive. Ce projet de Constitution n’a pas été rédigé dans le secret. Il a été discuté, relu, enrichi par des voix issues de tous les horizons.
Nous avons désormais le devoir de le comprendre, de l’expliquer et de l’appliquer. C’est à ce prix que notre République se renforcera et que notre Nation trouvera sa cohésion.
J’invite toutes les Guinéennes et tous les Guinéens à se rendre massivement aux urnes le 21 septembre 2025, et à voter Oui, dans le calme et la sérénité, pour le bien de notre chère Guinée.
Vive la Guinée ! Vive la République ! Vive la culture !
Honorable Elhadj Mohamed Lamine Diallo alias Mamadou Thug
Artiste comédien – Conseiller National de la Transition
Membre de la Commission Santé, Éducation, Affaires sociales et Culturelles du CNT