En cette période de fortes pluies, les ménages de la commune urbaine de Kankan sont confrontés à une pénurie de charbon de bois, accompagné d’une hausse significative de son prix. Cette situation touche particulièrement les femmes, principales utilisatrices de ce combustible domestique.
Dans plusieurs foyers, les plaintes se multiplient. Le charbon, devenu rare sur les marchés locaux, est vendu à un prix jugé excessif, en plus d’être souvent de mauvaise qualité en raison de son humidité.
Adama Fofana, mère de famille, partage son désarroi « En ce moment, se procurer du charbon est extrêmement difficile. Et lorsqu’on en trouve, il est souvent humide. Hier, j’ai acheté un sac pour cuisiner, mais j’ai dû attendre jusqu’à 19h pour finir de préparer, tellement il ne brûlait pas bien. Le sac coûte aujourd’hui 50 000 francs guinéens. J’en appelle aux grossistes pour revoir les prix à la baisse», a-t-elle laissé entendre.
Mariama Condé, vendeuse de riz au marché Dibida, évoque également les difficultés rencontrées « Avant, je pouvais stocker entre 30 et 40 sacs de charbon. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. Les grossistes achètent les sacs à 50 000 FG auprès des producteurs et nous les revendent à 60 000 FG. Nous ne pouvons plus accéder directement aux producteurs. De plus, le charbon est très humide, ce qui complique la préparation des repas»,dit-elle
Gnalen Camara, vendeuse de charbon au marché Dibida, explique quant à elle les raisons de cette situation « La hausse du prix du charbon est liée à la saison pluvieuse. En saison sèche, avec une même quantité de bois, on pouvait produire jusqu’à 10 sacs. En ce moment, on n’en obtient que 3 ou 4. Cela explique la flambée des prix. En tant que grossistes, nous devons revendre avec une marge pour couvrir nos charges. L’humidité du charbon s’explique par le fait qu’il est souvent laissé à l’air libre, exposé à la pluie. Mais la cherté ne vient pas de nous, elle prend racine chez les producteurs»mentionne t-elle.
Face à cette crise, les femmes appellent à une meilleure régulation du marché et à une sensibilisation des acteurs de la filière charbon pour alléger leur quotidien.
Edouard Kolié pour Walpmedia.info