Alors que la saison des pluies s’installe progressivement, les plaintes se multiplient autour de l’état de la Route Nationale n°3 (RN3), notamment sur le tronçon Kankan–Kissidougou long de 197 kilomètres. Devenue quasiment impraticable, cette route se transforme chaque jour davantage en parcours du combattant pour les transporteurs, les commerçants et les riverains.
Nids-de-poule profonds, bourbiers à répétition et chaussée dégradée rendent la circulation difficile, voire périlleuse, sur cet axe stratégique pour le transport interrégional et transfrontalier entre la Haute Guinée et la République du Mali.
Abdoulaye Chérif, vice-président d’un syndicat de transporteurs, témoigne des difficultés rencontrées «Il est devenu extrêmement difficile de circuler sur cette route. Nous avions nourri de l’espoir à la suite des promesses faites par des ingénieurs concernant sa réhabilitation, mais jusque-là, aucune action concrète n’a été entreprise. Nous en appelons à la bienveillance des nouvelles autorités pour qu’elles accordent une attention particulière à cette voie essentielle»a-t-il laissé entendre.
Historiquement empruntée par les commerçants maliens et guinéens, cette route joue un rôle économique majeur. Mais face à la dégradation continue de l’axe, de nombreux chauffeurs songent à suspendre leurs activités ou à emprunter des itinéraires alternatifs, malgré leur longueur.
Maître Mory Fodé Sanoh, conducteur routier depuis plus de trois décennies, évoque une situation devenue intenable « Cela fait plus de 30 ans que je circule sur cette route. Aujourd’hui, nous sommes au bord de l’impasse. Si rien n’est fait rapidement, nous n’aurons d’autre choix que de passer par Faranah pour atteindre les villes de la Haute Guinée, malgré les désagréments que cela engendre»,dit-il.
Pour de nombreux observateurs, la réhabilitation de cette voie pourrait constituer un acte fort et symbolique de la part des nouvelles autorités en faveur du désenclavement et du développement socio-économique des régions de l’intérieur.
Kissoudougou, Mohamed Touré, pour Walpmedia.info.