Le 7 mars dernier, Bouya Konaté, président du parti Union pour la Défense des Intérêts Républicains (UDIR), a lancé un appel audacieux aux figures emblématiques de l’ancienne classe politique guinéenne, notamment Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté. Dans une déclaration qui a secoué le paysage politique du pays, il leur a demandé de se retirer de la scène politique et de soutenir la transition en cours.
Cependant, cette proposition n’a pas été accueillie positivement par tout le monde. Le RPG Arc-en-Ciel, ancien parti au pouvoir dirigé par Alpha Condé, a rapidement réagi, déconseillant vivement à Bouya Konaté de continuer sur cette voie. Marc Yombouno, ancien ministre du Commerce et membre influent du RPG, a exprimé sa déception face à ce discours, qu’il juge excluant et inapproprié pour l’avenir politique de la Guinée.
Dans une intervention poignante, Yombouno a remis en question la logique derrière l’appel à la retraite de la vieille classe politique, soulignant qu’un président de parti politique n’est pas comparable à un général militaire. « Les présidents de partis politiques sont des acteurs de la vie démocratique. Leur rôle ne se mesure pas à leur âge, mais à leur capacité à mobiliser et à inspirer », a-t-il précisé. Selon lui, la politique ne doit pas être une question de génération, mais de compétences et d’engagement.
Il a également rejeté le concept de « dégagisme » qui semble prendre de l’ampleur dans les discours actuels, qualifiant ce terme de dangereux pour le développement d’un programme de société cohérent. « La jeunesse n’est pas une compétence, c’est une classe d’âge », a-t-il rappelé, insistant sur le fait que la politique doit transcender les clivages générationnels et s’appuyer sur des valeurs communes de respect et de collaboration.
Quant à la question du leadership au sein du RPG, Marc Yombouno a confirmé qu’Alpha Condé continuerait à diriger le parti. « Ce n’est pas un décret qui va amener Alpha Condé à la retraite. C’est une décision qui sera prise lors d’un congrès, conformément aux textes du parti », a-t-il expliqué. Le choix du président du RPG se fera ainsi à travers un processus démocratique interne, où la volonté de la majorité des membres prévaudra.
La polémique suscitée par les propos de Bouya Konaté soulève une question importante : quelle place pour les figures historiques de la politique guinéenne dans un contexte de transition politique ? Si certains estiment que la jeunesse doit prendre les rênes du pays, d’autres, comme le RPG, soulignent la nécessité d’un respect mutuel entre générations, chacune ayant son rôle à jouer dans la construction de l’avenir de la Guinée.
Raydia pour Walpmedia.info