La Direction Générale des Élections (DGE) a rendu publique ce mardi 21 octobre 2025 le montant officiel de la caution pour l’élection présidentielle prévue le 28 décembre prochain. Fixée à 900 millions de francs guinéens, cette somme suscite déjà des remous au sein de la classe politique.
Contacté par notre rédaction, le porte-parole du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), dirigé par l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté, a exprimé son étonnement face à ce qu’il considère comme une inflation injustifiée des frais liés à la candidature.
«En 2020, le plafonnement des dépenses de campagne était fixé à 20 milliards de francs guinéens. La commission mise en place par la DGE avait proposé 35 milliards cette année, soit une hausse de 75 %. Finalement, le plafond a été porté à 40 milliards, ce qui représente une augmentation de 100 % par rapport à 2020 », a rappelé Mohamed Cissé, porte-parole du PEDN.
Et de s’interroger « Qu’est-ce qui a fondamentalement changé entre 2020 et aujourd’hui ? Y a-t-il deux fois plus de Guinéens ? Les circonscriptions électorales ou les bureaux de vote ont-ils doublé ? Certes, le nombre de bureaux de vote a légèrement augmenté, d’environ 10 000, mais cela suffit-il à justifier une telle envolée des coûts ? »
Concernant la caution présidentielle, Mohamed Cissé a précisé qu’elle s’élevait à 800 millions de francs guinéens en 2020, contre environ 400 millions en 2015 « On note une tendance haussière constante. La commission avait proposé 875 millions cette année, soit une augmentation d’environ 10 %, mais la barre a finalement été placée à 900 millions. Les avis sont partagés sur cette progression, et beaucoup s’interrogent sur sa justification réelle », a-t-il ajouté.
Malgré tout, le PEDN ne compte rater « Nous prendrons part à cette élection, quelles que soient les conditions fixées pour les candidatures. Cependant, il est nécessaire de prendre en compte le niveau de vie des Guinéens et la réalité économique du pays avant de fixer de tels montants. Certains avancent que ces hausses visent à limiter le nombre de candidatures, mais cela reste un avis officieux»,dit-il
Et de conclure « Pour les plafonds de dépenses, plus un candidat a les moyens, mieux il s’en sort. Mais 40 milliards pour une campagne présidentielle, c’est énorme. Qu’est-ce qui justifie une telle augmentation ? Il est important que l’opinion soit éclairée»,a-t-il conclu
Walpmedia.info