À la veille du référendum constitutionnel prévu ce dimanche 21 septembre, la Salle de Situation Électorale (SSE) a livré une déclaration préliminaire mêlant satisfaction et préoccupations.
C’est ce samedi 20 septembre, à Conakry, dans un réceptif hôtelier, que Mme Koné, porte-parole du Réseau Ouest Africain pour l’Édification de la Paix (WANEP-Guinée), a présenté les observations de la SSE. Elle s’exprimait au nom de ses partenaires, parmi lesquels figurent la CEDEAO, l’UNOWAS et l’Union européenne.
Selon Mme Koné, le référendum en préparation constitue une étape clé vers un retour à l’ordre constitutionnel, après la prise du pouvoir par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) en 2021. Cependant, elle souligne que le processus électoral se déroule dans un climat tendu, marqué par une crise persistante de confiance entre les autorités de transition et une frange importante de la classe politique.
La SSE relève plusieurs facteurs de préoccupation : suspension de partis politiques et de médias privés, appels au boycott de la part de leaders d’opposition, et signalements d’arrestations, de disparitions et d’interdictions de manifestations. Autant d’éléments qui jettent une ombre sur le processus électoral.
Malgré ces tensions, la SSE note des progrès notables dans l’organisation du scrutin. Le respect du calendrier électoral, la mise en place de structures techniques essentielles telles que l’Observatoire National Autonome de Supervision du Référendum (ONASUR) et la Direction Générale des Élections (DGE) — ont été salués.
Le corps électoral compte 6,7 millions d’électeurs inscrits, dont 52 % de femmes, répartis dans plus de 23 000 bureaux de vote. La distribution des cartes d’électeurs, entamée le 6 septembre, s’est déroulée dans l’ensemble de manière satisfaisante, à l’exception de quelques incidents isolés, notamment dans les localités de Siguiri et Mali.
La SSE alerte cependant sur la persistance de risques de violences, notamment dans les zones à forte tension politique. Une cartographie des zones à risque élevé a été établie. Pour couvrir le processus, 100 observateurs sont déployés à travers les huit régions administratives du pays, avec une attention particulière entre le 20 et le 22 septembre.
Dans sa déclaration, la SSE a lancé plusieurs appels : Au gouvernement, elle demande de garantir la sécurité tout en respectant les droits humains et d’engager un dialogue inclusif après le scrutin.
À la DGE, elle recommande l’impartialité, la lutte contre la désinformation, ainsi que la publication du taux national de retrait des cartes d’électeurs.
Aux partis politiques, elle insiste sur le recours aux voies légales pour toute forme de contestation.
Aux forces de sécurité, elle rappelle l’importance d’un maintien de l’ordre professionnel et proportionné.
Par ailleurs, Mme Koné a invité les médias, par l’intermédiaire de la Haute Autorité de la Communication (HAC), à assurer une couverture responsable du scrutin. Elle a également encouragé les leaders religieux et traditionnels à continuer de promouvoir la paix.
La SSE prévoit de publier une évaluation préliminaire du déroulement du scrutin le 22 septembre. « Notre engagement reste axé sur la transparence et la prévention de toute forme de violence pouvant compromettre la sécurité humaine », a conclu Mme Koné.
Aliou Maci pour Walpmedia.info