Le préfet de Siguiri, le colonel Douramoudou Keïta, a officiellement suspendu le président de la délégation spéciale de Didi. Cette décision fait suite à de nombreuses plaintes formulées par les notables du village, exprimant un profond désaccord entre le président suspendu et la population locale.
Interrogé par téléphone, le préfet a expliqué les raisons de cette mesure « Il n’est pas accepté par la population. Nous avons reçu plusieurs correspondances à son sujet. Une mission d’inspection a été envoyée sur place et le constat est clair : il ne bénéficie pas de l’adhésion des habitants. Il est donc nécessaire de le remplacer par une personne que la population soutient. Le rapport de terrain des Comités d’Organisation Communautaire (C.O.C) va dans ce sens»,explique t-il.
Le préfet a également rappelé que les représentants de l’État ont pour obligation de veiller à ce que les autorités locales soient en adéquation avec la volonté populaire et les orientations du président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya « Tout représentant local qui ne correspond pas à cette vision fait l’objet d’un rapport transmis à la hiérarchie. Si le gouvernorat ou le ministère statue, nous appliquons la décision sans condition»,poursuit t-il.
Le vice-président de la délégation spéciale de Didi, Karamo Touré, a confirmé la suspension de son président lors d’un échange téléphonique « Le préfet m’a convoqué à son bureau en compagnie de mon adjoint. Il m’a informé que je suis suspendu de mes fonctions jusqu’à nouvel ordre, et que mon vice-président assurera l’intérim. Lorsque j’ai demandé les raisons, il m’a expliqué que le chef du village avait adressé une lettre exprimant sa volonté de ne plus me voir à la tête de la commune», a-t-il laissé entendre.
Selon Karamo Touré, cette situation serait liée à des tensions claniques au sein de la communauté « Le problème est que certains membres de la communauté, en particulier ceux du clan Camara, refusent d’accepter un président qui ne fait pas partie de leur lignée. En tant que Touré, ils estiment que je ne suis pas légitime à leurs yeux. Pourtant, depuis ma prise de fonction, nous avons réalisé plusieurs projets concrets, dont la construction d’un bâtiment scolaire de quatre classes sur un terrain de 200 m², un hôpital, et la mobilisation de plus de deux milliards de francs guinéens sur fonds propres», mentionne t-il.
La décision préfectorale suscite ainsi des réactions diverses, révélant des enjeux à la fois politiques et communautaires au sein de la commune de Didi.
Kankan, Edouard Kolié hpour Walpmedia.info