Malgré les évolutions technologiques et les mutations du marché, certains métiers artisanaux continuent de résister au temps. C’est le cas du métier de bijoutier traditionnel, un savoir-faire ancestral mis à rude épreuve dans un monde de plus en plus tourné vers l’industrie de masse.
Rencontré ce jeudi à Conakry, Mamadou Dian Bah, bijoutier de profession, partage les défis quotidiens liés à son activité :
« À Conakry, tout le monde le sait, de nombreux bijoux bon marché circulent. Les gens sont attirés par ces produits peu coûteux, souvent appelés “plaquets”. Avec seulement 25 000 à 50 000 francs guinéens, on peut s’en procurer un ensemble complet. Mais ces bijoux perdent rapidement leur éclat. Il suffit de les porter un peu pour que leur couleur change, et on finit par les jeter. À l’inverse, les bijoux que nous fabriquons sont durables, lavables, et faits à la main par nos soins. Les prix varient selon la qualité : de 150 000 à 800 000 francs guinéens, selon les moyens du client », explique-t-il.
Concernant les outils utilisés, Maître Dian précise « Nous travaillons avec des pinces, des lames, des marteaux, une enclume et une balance. Autrefois, le métier était bien plus difficile, mais grâce à l’appui de nos encadreurs, les conditions de travail se sont améliorées. La clientèle revient peu à peu, et c’est grâce à cette activité que je parviens à subvenir aux besoins de ma famille. Notre souhait est que tous les Guinéens puissent porter les bijoux que nous concevons ici même, avec passion et savoir-faire»a-t-il conclu
Aliou Maci pour Walpmedia.info