Une tentative d’enlèvement a été évitée de justesse ce mercredi soir dans le quartier de Sinkèfara, situé dans la commune urbaine de Kankan. La cible de cette opération suspecte une mère de famille, Kany Soumaoro, et ses enfants. Grâce à sa vigilance et une succession d’interrogations précises, la victime a pu déjouer le plan de son ravisseur.
Selon le témoignage livré à Walpmedia.info, les faits se sont déroulés aux environs de 14 heures lorsqu’un homme inconnu s’est présenté au domicile de Mme Soumaoro, affirmant être porteur d’un colis en l’occurrence, des ignames envoyé par une de ses connaissances supposées « Il est venu à moto, demandant après une certaine Kany Soumaoro. J’ai répondu que c’était moi, et il a dit qu’il devait me remettre des ignames venant de Koundian, une sous-préfecture de Madiana », raconte la victime.
S’engage alors une série de questions de la part de Kany Soumaoro, méfiante. Elle interroge l’individu sur l’identité de la personne ayant envoyé les ignames. Celui-ci prétend qu’il s’agirait de sa sœur résidant à Koundian, mais se montre confus quant au nom du mari de cette dernière un détail crucial que la victime utilise pour vérifier la véracité de ses propos « Il a donné un nom qui ne correspondait pas. Je lui ai dit que mon beau-frère s’appelait Abou, et il a fini par admettre qu’il avait oublié. Ensuite, il a insisté pour que je lui donne deux de mes enfants afin qu’ils l’accompagnent chercher les ignames, soi-disant trop nombreux pour être transportés seul, près de l’école primaire Afrikof de Sinkèfara », poursuit-elle.
Face à cette requête inhabituelle, Kany Soumaoro refuse. Pourtant, sous ce qu’elle décrit comme une forme d’influence étrange ou de confusion, elle finit par monter elle-même sur la moto avec l’individu « Arrivés devant un magasin fermé, il m’a dit d’attendre là pendant qu’il allait chercher la clé pour accéder aux ignames à l’intérieur. J’ai attendu près de 50 minutes. Il n’est jamais revenu », explique-t-elle avec émotion.
Prise de panique, elle regagne rapidement son domicile. À son retour, ses proches lui révèlent que l’homme est effectivement passé, réclamant de leur part l’équivalent du prix de quatre litres d’essence, prétendument envoyé par leur mère « Ce n’est que grâce à la protection divine que mes enfants et moi n’avons pas été kidnappés. Je lance un appel aux autorités pour qu’elles redoublent d’efforts afin d’assurer la sécurité dans la ville de Kankan », plaide-t-elle.
Koulibaly pour Walpmedia.info