Monsieur Kamara,
Votre récente tribune dans les réseaux, intitulée « Libérez la transition du poids des
ambitions et des mailles de la division ! », appelle de la part d’un intellectuel impartial,
au fait des enjeux, une réponse claire et ferme. Sous un vernis de préoccupations pour
la Guinée, votre texte distille un fiel injustifié à l’encontre du Premier Ministre Bah Oury,
tout comme il offre l’occasion au monde entier de découvrir vos limites traduites par
une horrible méconnaissance flagrante, ou d’un déni volontaire, des réalités et
des défis auxquels le gouvernement de transition est confronté. Votre analyse, truffée
d’insinuations et de procès d’intention, relève davantage d’un règlement de comptes
politique que d’une critique constructive. En fait, votre récit s’apparente à un pamphlet
injustifié, subjectivement dressé contre le Premier ministre BAH Oury.
L’homme que vous dénigrez : un parcours d’engagement et de sacrifice
Vous feignez d’ignorer les « aptitudes particulières » et les « performances » de Bah Oury
avant sa nomination en tant que Premier Ministre. Permettez-moi de vous rafraîchir la
mémoire :
• Figure historique de l’opposition : Bah Oury n’est pas un novice parachuté
à la Primature. Il a incarné, pendant des décennies, une opposition farouche à
tous les précédents régimes, payant de sa personne et de son exil son
engagement pour la démocratie et l’État de droit en Guinée. Son nom est
indissociable des luttes pour les libertés fondamentales et la justice sociale dans
notre pays.
• Un économiste reconnu : Bah Oury est un économiste de formation,
maîtrisant les rouages complexes des finances publiques et du développement
économique. Son expertise, forgée par des années d’expérience dans le secteur
privé national et la consultance internationale, est un atout indéniable pour
redresser l’économie guinéenne. Prétendre qu’il n’a pas fait ses preuves est une
absurdité.
• Un artisan du dialogue national : Contrairement à vos accusations, Bah
Oury a toujours privilégié le dialogue et la concertation.
Son rôle dans les négociations politiques passées, souvent dans des contextes extrêmement
tendus, témoigne de sa capacité à rassembler et à trouver des compromis.
• Défis de Liquidité : Contrairement à vos accusations, les défis liés aux
liquidités sont de plusieurs ordres et le gouvernement s’y atèle depuis plusieurs
semaines, en collaborations avec l’ensemble des partenaires du secteur. Il faut
rappeler que cela n’est qu’un défi conjoncturel, rien d’autres.
Les défis de la transition : un héritage lourd et des obstacles considérables
Vous déplorez la « crise de liquidités » et les « mauvaises nouvelles » depuis l’arrivée de
Bah Oury à la Primature, comme si ces difficultés étaient de son seul fait. Osez
reconnaître que le gouvernement actuel hérite d’une situation économique et
financière désastreuse, fruit de décennies de mauvaise gestion, de corruption
endémique et de pillage des ressources nationales.
• Un fardeau financier colossal : Le gouvernement de transition doit assumer
une dette publique abyssale, des engagements financiers irréalistes et des
contrats miniers léonins signés par les régimes précédents. Régimes dans
lesquels vous avez joué des rôles majeurs.
• Une administration déliquescente : La fonction publique est gangrenée par
la corruption, le népotisme et l’incompétence. Réformer cette administration,
assainir les finances publiques et restaurer la confiance des investisseurs est un
chantier de longue haleine qui exige courage, détermination et expertise. C’est
ce qu’a entrepris le Premier Ministre BAH Oury depuis le 27 février 2024.
• Un contexte international difficile : La crise économique mondiale,
exacerbée par la mauvaise gouvernance des régimes précédents et par la
pandémie de COVID-19, pèse lourdement sur l’économie guinéenne. Sans
oublier les crises géopolitiques qui impacte notre pays comme sur celles de
nombreux autres pays africains.
Les efforts et les résultats : une réalité que vous refusez de voir
Malgré ces défis considérables, le gouvernement Bah Oury a engrangé des résultats
tangibles depuis sa prise de fonction. Je vous invite à ouvrir les yeux:
• Croissance économique : Pour la première fois, la Guinée a atteint un tel
niveau de croissance économique. La croissance était de 5,7 % en 2024
et devrait dépasser 10 % en moyenne pour les années 2026-2027.
Cette croissance a même surpris certains spécialistes et pourrait aussi expliquer
une partie des défis liés à la liquidité, notamment l’impréparation de la BCRG.
• Lutte contre la corruption : Des audits sont en cours pour identifier et
sanctionner les auteurs de détournements de fonds publics. Des mesures sont
prises pour renforcer la transparence et la bonne gouvernance dans tous les
secteurs. De plus, plusieurs mesures conservatoires et correctives ont été déjà
prises.
• Relance économique : Des réformes sont engagées pour améliorer le climat
des affaires, attirer les investissements étrangers et diversifier l’économie. Des
efforts sont déployés pour soutenir les petites et moyennes entreprises,
créatrices d’emplois et de richesses.
• Coopération : Des discussions stratégiques ont été engagées avec la Banque
Mondiale et le FMI qui a déjà fait la revue administrative des comptes de l’Etat
avec un quitus de validation. Cela a permis de démarrer des Programmes
avec la Banque Mondiale et l’obtention d’Appuis Budgétaires.
• Energie : La crise énergétique, avec ses nombreuses coupures et délestages
dans lesquels le Premier Ministre BAH Oury a pris fonction, a été jugulée, grâce
aux efforts du Gouvernement, en moins d’un an.
• Dialogue politique : Le Premier Ministre a initié des consultations avec les
acteurs politiques, la société civile, les anciens Premiers Ministres et les
partenaires internationaux pour créer un consensus autour des priorités de la
transition.
• Gestion rigoureuse des finances publiques : Des mesures d’austérité
budgétaire ont été mises en place pour réduire le train de vie de l’État et assainir
les finances publiques.
Vos motivations : un agenda caché ?
Monsieur Kamara, votre réquisitoire partial et injuste soulève des questions légitimes
sur vos motivations réelles. Cherchez-vous à déstabiliser le gouvernement de transition
pour servir des intérêts obscurs ? Êtes-vous nostalgique d’une époque révolue où
certains avaient la mainmise sur les richesses de la Guinée ? Votre tribune, une plume
incompétente ou le diable qui se prend pour un pompier ? Quelqu’un nous apprend
que vous réalisez en fait une commande politique où le manipulateur que vous êtes se
prend pour un héros. En fin, votre tribune, qui se veut un appel à « libérer la transition »,
ressemble étrangement à une tentative de la saboter.
Enfin, vous convoquez Napoléon ! Je préfèrerais le Roi Dahoméen GHEZO qui
appelle tous les fils du pays à travailler ensemble !
La Guinée a besoin de critiques constructives, de propositions alternatives
et d’un débat d’idées serein pour avancer sur le chemin de la démocratie et
du développement. Elle n’a pas besoin de procès d’intention, de
manipulations et de règlements de comptes politiciens.
Le Premier Ministre Bah Oury et son gouvernement sont pleinement
conscients des défis qui les attendent. Ils sont déterminés à mener à bien la
transition, dans l’intérêt supérieur de la nation guinéenne. Ils méritent le
soutien de tous les patriotes sincères, et non les attaques mesquines et les
insinuations malveillantes.
Ce n’est pas en minant le travail du gouvernement actuel, mais en proposant des
solutions concrètes et en contribuant à l’effort collectif que nous pourrons construire
une Guinée meilleure pour tous.
Pour conclure, on est en bon droit de se poser la question suivante : que cherche Tibou Kamara à quelques jours du vote de la nouvelle constitution ? Empêcher la Guinée
d’avancer sous l’impulsion du Chef de l’Etat, le Général Mamadi DOUMBOUYA.
Peine perdue !!!
Driss DIALLO, Direction Exécutive,
Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG)