Mamadou Aliou Diallo, un jeune vitrier de 19 ans, a été mortellement touché par balle dans la soirée du lundi 7 juillet 2025, dans le quartier Carrière, situé dans la commune de Matam. D’après les informations recueillies auprès de son oncle, Thierno Mamoudou Diallo, le jeune homme exerçait une activité de taxi-moto après ses heures de travail pour subvenir aux besoins de sa famille.
« Il revenait de son travail, c’est un apprenti vitrier. Le soir, on lui a confié une moto afin qu’il puisse travailler comme taxi-motard. Ce jour-là, après avoir déposé une passagère, il est tombé sur une scène de tensions. C’est en tentant de fuir qu’il a été atteint d’une balle au cou. Il s’est effondré. Des personnes présentes l’ont ensuite transporté à l’hôpital de Ratoma », a relaté son oncle.
À leur arrivée à l’hôpital, le personnel médical a constaté le décès du jeune homme. « Les médecins ont simplement déclaré que le jeune était décédé. Comme personne ne s’était formellement présentée avec lui, ils nous ont conseillé de récupérer le corps. Nous l’avons donc ramené dans notre quartier et placé à la morgue de la mosquée », a-t-il poursuivi.
Selon la famille, les tirs seraient venus des forces de sécurité, bien qu’aucun agent n’ait été identifié formellement. « La balle mortelle a été tirée depuis les rangs des forces de l’ordre. On n’a pas pu identifier les auteurs, mais leur véhicule était présent sur les lieux », a affirmé Thierno Mamoudou Diallo.
Une plainte contre X avait été envisagée, mais rapidement abandonnée, faute de soutien. « On a porté plainte une première fois contre X, mais cela n’a rien donné. Nous n’avons été ni motivés, ni accompagnés, ni soutenus. Alors, franchement, je ne vois pas l’intérêt de recommencer », a-t-il déploré.
Ce drame ravive un souvenir douloureux dans la famille. « Ce n’est pas la première fois. Il y a une quinzaine d’années, un autre jeune de la famille a été tué à Afia, alors qu’il se rendait à une séance de révision pour le baccalauréat. Là aussi, on avait manifesté, mais aucune justice n’a été rendue », a-t-il dénoncé.
Avant de conclure, dans un ton mêlé de résignation et de tristesse : « Ce que les autorités attendent de nous, nous le faisons. Nous allons procéder à l’enterrement et nous en remettons à Dieu», s’est indigné.
Raydia et Aliou Maci pour Walpmedia.info