Les récentes tensions sociales en Angola ont dégénéré en violences ciblées, notamment contre des ressortissants étrangers. À l’origine de cette situation, la décision des autorités angolaises d’augmenter les prix du carburant à la pompe, une mesure impopulaire qui a déclenché une vague de manifestations dans plusieurs quartiers de la capitale, Luanda.
Joint par la rédaction de Walpmedia.info, Mamadou Yayah, un citoyen guinéen résidant à Kalembadoz, a livré un témoignage saisissant sur les événements qui ont marqué la journée du lundi « Hier, de nombreux commerces ont été pillés dans le marché où je travaille. La population a été autorisée à manifester contre la hausse des prix, mais aucune mesure d’encadrement n’a été prise par le gouvernement. Résultat : des scènes de chaos. Quatre à cinq boutiques appartenant à des Guinéens ont été vandalisées. Les commerces tenus par des ressortissants indiens, libanais et chinois ont également été la cible des manifestants », a-t-il expliqué.
Mamadou Yayah poursuit en décrivant les moments d’angoisse vécus ce jour-là « Mon propre stand a été partiellement endommagé, mais grâce à Dieu et à l’aide de plusieurs personnes, les pillards n’ont pas réussi à s’emparer de la marchandise, principalement des téléphones. Seules les portes ont été brisées », explique t-il
Il relate également l’ampleur des dégâts dans son entourage « Un de mes voisins n’a pas eu la même chance. Son stand a été entièrement vidé. De 8h à 15h, nous n’avons vu aucun policier intervenir. Nous avons dû nous organiser nous-mêmes pour défendre nos commerces, et c’est ce qui a permis de sauver certaines boutiques. Un grand magasin indien a été attaqué pendant près de huit heures, sans aucune interruption»,poursuit t-il.
Selon lui, l’ensemble du marché a été touché par ces actes de vandalisme, y compris plusieurs supermarchés« Heureusement, aujourd’hui, les autorités ont enfin déployé des forces de l’ordre. Je suis actuellement près de mon stand, accompagné par des policiers chargés de sécuriser la zone. Personne n’ose sortir pour manifester »,a-t-il laissé entendre.
En guise de conclusion, Mamadou Yayah lance un appel à la prudence à ses compatriotes installés en Angola « Je conseille à tous les commerçants guinéens de rester vigilants. Nous devons garder à l’esprit que tant qu’on n’est pas chez soi, on n’est jamais totalement en sécurité. Personnellement, j’ai échappé de justesse à la perte de tout ce que j’ai bâti ici en dix ans. Seule la grâce divine m’a sauvé»,a-t-il conclu
Aliou Maci pour Walpmedia.info