C’est l’histoire d’un jeune diplômé é génie géologie qui croyait fermement en la démocratie et en l’avenir de son pays. Une histoire de conviction, de courage, mais aussi de persécution. Jean Haba, né en 1994 à Conakry, a vu sa vie basculer pour avoir dit non à un troisième mandat présidentiel jugé anticonstitutionnel.
Diplômé en ingénierie géologique, passionné par le développement durable et la gestion responsable des ressources naturelles, Jean Haba rejoint en 2020 le RPG Arc-en-ciel, le parti alors au pouvoir. Il y voyait un vecteur de changement, un outil pour faire avancer la Guinée sur la voie du progrès et de la justice sociale. Mais tout bascule lorsque le président d’alors annonce sa volonté de briguer un troisième mandat, en contradiction avec la Constitution guinéenne en vigueur.
Convaincu que cette décision représentait une grave menace pour l’État de droit, Jean prend position contre cette dérive autoritaire. Il exprime publiquement son opposition au sein même du parti, participe à des réunions internes et à des manifestations pacifiques. Cette prise de position courageuse fait de lui une cible.
Les premières menaces apparaissent quelques mois avant les élections de 2020. Harcelé par des appels anonymes et des messages d’intimidation sur les réseaux sociaux, on le traite de “traître” et de “provocateur”. En novembre de la même année, des hommes en civil sont envoyés à sa recherche. Leur incapacité à identifier son visage lui sauve la vie. Peu après, un collègue politique l’appelle en urgence pour lui conseiller de fuir le pays afin d’échapper à d’éventuelles représailles.
Mais avant cela, Jean Haba vit un épisode particulièrement douloureux : en septembre 2020, il est arrêté sans mandat après une réunion politique à Conakry. Il passera six mois en détention, sans procès. Là, il subit humiliations, intimidations, et des conditions de détention dégradantes. Ce n’est que grâce à l’intervention discrète de Caritas-Guinée et d’Amnesty International qu’il retrouve la liberté.
Même après sa libération, le combat n’est pas terminé. Début 2021, alors que le président est déjà installé pour son troisième mandat, Jean reste dans le viseur du régime. Comme bien d’autres opposants, certains emprisonnés, il vit désormais dans l’exil, contraint au silence, mais déterminé à continuer son engagement pour une Guinée respectueuse des droits et des libertés fondamentales.
Ousmane Keita pour Walpmedia.info