À l’occasion du 50e anniversaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une réunion stratégique de haut niveau s’est tenue du 24 au 25 juin 2025 à Abuja, au Nigéria. Organisé par l’Institut Amandla en partenariat avec le général Yakubu Gowon, unique fondateur encore en vie de l’organisation, l’événement a réuni d’éminentes figures ouest-africaines pour réfléchir à l’avenir de l’intégration régionale.
Parmi les intervenants de marque figurait l’ancien Premier ministre guinéen Lansana Kouyaté, également ex-Secrétaire exécutif de la CEDEAO et ancien Sous-Secrétaire général des Nations Unies. Dans une intervention remarquée, il est revenu sur les grandes étapes de l’évolution institutionnelle de la CEDEAO, soulignant la transformation du Secrétariat exécutif en Commission, opérée en 2007, comme un « moment charnière » de son histoire.
Kouyaté a salué cette réforme ayant permis une meilleure structuration des politiques régionales et une plus grande réactivité face aux crises. Toutefois, il a dénoncé les blocages persistants : centralisation des postes entre quelques pays, lourdeurs administratives, dérives financières, et éloignement de la mission économique initiale de la CEDEAO.
Appelant à une gouvernance plus équitable et transparente, il a proposé un audit indépendant des institutions communautaires et une limitation stricte du nombre de postes de direction par pays. Il a aussi mis en garde contre une dérive politique de la CEDEAO, au détriment des attentes concrètes des populations, notamment en matière de développement, d’infrastructures et d’emplois.
« Il faut bâtir une CEDEAO de proximité, qui rassure et inclut », a-t-il déclaré, plaidant pour une réorientation vers une intégration économique tangible et inclusive, centrée sur les besoins des citoyens.
Raydia pour Walpmedia.info