En Guinée, les avocats ne défendent pas que des dossiers. Ils défendent l’idée même de justice.
Dans les sociétés démocratiques, la justice repose sur trois piliers : une magistrature indépendante, un ministère public impartial, et une défense libre. En Guinée, ce dernier pilier tient souvent seul l’édifice debout, dans des contextes où la séparation des pouvoirs n’est plus qu’un vœu pieux.
reconnaître ou soutenir leur mission.
Mais à défaut de leur offrir les moyens nécessaires à l’exercice plein de leur profession, nous pouvons, nous devons leur offrir autre chose : notre reconnaissance publique. Un hommage sincère, citoyen, qui dépasse les appartenances politiques ou idéologiques.
Ce minimum symbolique est essentiel. Car un pays qui maltraite ses avocats est un pays qui sape sa propre démocratie. Un pays qui n’écoute plus ses défenseurs, bientôt n’écoutera plus ses citoyens.
Pour conclure : la justice, ce n’est pas un luxe
Les avocats ne rendent pas seulement des services juridiques. Ils tiennent à bout de bras l’espoir d’une société plus juste, plus humaine, plus équilibrée. Sans eux, la violence remplace le droit, l’arbitraire remplace la procédure, la peur remplace la liberté.
Alors oui, même si nous ne leur donnons rien, ni moyens, ni décorations, ni répit, rendons-leur au moins ce qu’ils méritent : un hommage juste, digne, appuyé. C’est le minimum que nous leur devons. Et c’est, surtout, ce que nous nous devons à nous-mêmes.
Ils sont les gardiens debout d’une société à genoux.
À eux, notre respect.
À eux, notre gratitude.
Et, peut-être un jour, à eux… la justice qu’ils ont tant défendue pour les autres.
Dr Faya Lansana MILLIMOUNO
Président du Bloc Libéral