En Guinée, la durée du mandat présidentiel a été prolongée de cinq à sept ans. L’annonce a été faite ce dimanche 28 juin 2025 par le président du Conseil national de la transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, à l’occasion d’une conférence de presse. Il justifie cette révision par la nécessité de garantir une stabilité institutionnelle suffisante pour permettre aux futurs dirigeants de mettre en œuvre leurs projets et réformes.
Cette décision, inscrite dans le projet de nouvelle Constitution actuellement en cours d’élaboration, suscite toutefois de vives réactions dans la classe politique.
Invité de l’émission Africa2015 diffusée ce lundi 30 juin sur Nostalgie Guinée, Aboubacar Biro Soumah, président du Parti du Progrès et du Changement (PPC), a exprimé son opposition ferme à cette réforme, qu’il juge inappropriée et non représentative des aspirations populaires.
« Ce changement ne nous surprend pas vraiment. Lors de notre rencontre avec le CNT à Kindia, dans le cadre de la vulgarisation de la première mouture du projet de Constitution, il était encore question d’un mandat de cinq ans. Le président du CNT avait rencontré toutes les composantes sociopolitiques du pays. Nous avons aujourd’hui le sentiment que toutes les propositions issues de ces consultations ont été ignorées, au profit de la volonté d’un seul homme», a-t-il dénoncé.
Poursuivant son intervention, M. Soumah s’inquiète des implications politiques de ce nouveau mandat, désormais fixé à sept ans, renouvelable une fois.
« Deux mandats, c’est quatorze ans. Et avec une élection prévue en 2026, tout porte à croire que le candidat désigné de facto par les autorités de la transition n’est autre que Mamadi Doumbouya. C’est ce que laissent entendre les propos de Dansa Kourouma lui-même, ainsi que ceux des membres du gouvernement, des gouverneurs, préfets, sous-préfets, et autres responsables nommés. Quand ceux qui organisent les élections soutiennent déjà un candidat, il n’y a pas d’équité. Ce projet de mandat rallongé ne sert pas l’intérêt du pays », a-t-il affirmé.
La question de la durée du mandat présidentiel est au cœur des débats politiques en Guinée, à l’approche d’un retour annoncé à l’ordre constitutionnel en 2026. Reste à savoir si cette réforme controversée sera maintenue dans la version finale de la nouvelle Constitution.
Raydia pour Walpmedia.info