En ce jour annoncé par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), dissous par les autorités de la transition, comme date de manifestation pour exiger la libération de deux de ses membres Foniké Mengué et Billo Bah, arrêtés il y a un an la mobilisation citoyenne semble avoir été quasi inexistante dans les rues de Conakry.
Les lieux de détention des deux militants restent à ce jour inconnus du grand public, ce qui alimente la frustration dans les rangs du FNDC. Malgré cet appel à manifester, les grands axes de la capitale ont connu une journée relativement calme.
Une équipe de reportage de Walpmedia.info a parcouru plusieurs zones sensibles de la ville pour observer la situation sur le terrain. Du Pont Paul Kagamé à Kagbelen, en passant par la Cimenterie, Sonfonia, jusqu’au rond-point de la Transversale numéro 5, la circulation s’est déroulée normalement, sans perturbation majeure. Toutefois, une présence policière visible a été notée du côté de la T8, notamment avec des pick-up stationnés.
Sur l’autoroute Fidel Castro, à Kissosso, un blindé de la police était posté au rond-point, mais aucun signe de tension ou de confrontation n’était observable. En remontant vers la Tannerie, jusqu’à Cosa, aucun incident ni accrochage n’a été signalé, bien que l’on note un important déploiement sécuritaire tout au long de ce parcours.
Interrogée sur la situation, une vendeuse d’eau confie hors micro « Les gens sont sans doute fatigués. Ces manifestations n’ont apporté aucun changement concret. En plus, certains en profitent pour voler. Beaucoup vivent au jour le jour et ne peuvent pas se permettre de tout arrêter pour une cause qui semble sans issue »a-t-elle laissé entendre.
Les citoyens se désintéressent-ils du combat du FNDC ou s’orientent-ils vers une autre forme de lutte, plus discrète mais potentiellement plus efficace ?
Aliou Maci pour Walpmedia.info