Ce lundi matin, un grand nombre de femmes se sont rassemblées devant le marché Bantouka, situé dans la commune de Lambanyi, pour manifester leur mécontentement. Armées de pancartes sur lesquelles on pouvait lire des messages tels que « À bas le maire de Lambanyi, à bas les bailleurs corrompus » ou encore « Vive le Général Mamadi Doumbouya », elles ont exprimé leur opposition à la décision des autorités communales de les faire quitter le marché au profit d’un opérateur économique qui envisage de moderniser les infrastructures.
Les manifestantes dénoncent ce qu’elles considèrent comme une injustice et un manque de considération de la part des autorités locales. Mariam Bhoye Bah, l’une des porte-parole, a exprimé son ras-le-bol « Beaucoup d’entre nous occupent ce marché depuis plus de 34 ans. Certaines étaient au marché de Niagara, avant qu’on ne nous demande de déménager pour des raisons d’utilité publique. Nous sommes venues ici, et d’autres ont migré vers le marché de la Tannerie. Certaines d’entre nous sont veuves, d’autres sont des femmes chefs de famille, et c’est à nous de subvenir aux besoins de nos proches. Nous avons toujours accueilli les autorités des quartiers, nous avons fait preuve de civisme, mais aujourd’hui, les autorités communales veulent nous expulser. Nous ne voulons pas tomber dans la mendicité, c’est pour cela que nous sommes ici. Certes, on nous a avancé des arguments, mais rien ne prouve leur validité. Si cela était sérieux, elles auraient dû nous désigner un autre lieu pour nous installer pendant les travaux»a-t-elle fait savoir
Mohamed Cissé, un autre manifestant, a rejoint cette position « Nous ne quitterons pas les lieux. Nous demandons au président Mamadi Doumbouya de venir s’enquérir de notre situation. Si le maire et son équipe veulent moderniser le marché, d’accord, mais des solutions doivent être trouvées pour nous reloger pendant les travaux. Ce qu’ils cherchent réellement, c’est de nous créer des problèmes. Comment quelqu’un qui peine à payer un magasin à 200 000 GNF pourrait-il se permettre de payer un magasin à 1 ou 2 millions de francs ? Laissez-nous tranquilles»dit-il
L’affaire a mis en lumière les tensions entre les commerçantes locales et les autorités communales, avec des préoccupations croissantes concernant la viabilité des propositions de relogement et la durabilité du projet de modernisation du marché.
Aliou Maci pour Walpmedia.info