Le déficit en logements en Guinée atteint un niveau critique. C’est ce qu’a souligné un spécialiste que nous avons rencontré récemment, en marge de la crise du ciment qui continue d’affecter le secteur de la construction.
Elhadj Mamadou Bailo Sow, PDG de l’usine Syli Ciment, souligne qu’il est urgent d’agir pour combler un manque estimé à 1,5 million d’habitations à l’échelle nationale. Une situation qui pose, selon lui, un véritable défi non seulement en matière de politique de l’habitat, mais aussi de capacité industrielle, notamment dans la production de ciment.
« Aujourd’hui, pour pallier ce problème, il faut construire des logements sociaux. Le gap pour notre pays est à 1,5 million de logements. Cela nécessite des millions de tonnes de ciment », explique-t-il, en soulignant le rôle crucial de l’industrie cimentière dans cette transformation.
Il ajoute que pour espérer rattraper ce retard structurel, la Guinée devrait construire environ 50 000 logements par an. Une cadence ambitieuse mais nécessaire, insiste-t-il, pour répondre à la demande croissante et offrir aux populations des habitations décentes et conformes aux normes.
Le patron de Syli Ciment déplore également la mauvaise qualité de nombreuses constructions actuelles, notamment dans les zones de l’intérieur du pays :
« La plupart des maisons qu’on est en train de construire à l’intérieur ne répondent pas aux normes. Tout ça, il faut le casser et le reprendre pour que ça réponde aux normes»,tranche-t-il.
À travers cet appel, Elhadj Mamadou Bailo Sow met en lumière l’interdépendance entre le secteur du bâtiment, les politiques publiques et l’industrie locale. Un chantier titanesque qui nécessite une mobilisation concertée de l’État, du secteur privé et des bailleurs internationaux.
Aliou Maci pour Walpmedia.info