Depuis plusieurs mois, de nombreux médias restent fermés, une situation qui ne cesse d’inquiéter le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), lequel continue d’interpeller les autorités compétentes. Lors de la présentation du troisième rapport annuel sur l’état de la presse en Guinée, le Secrétaire général du SPPG, Sékou Jamal Pendessa, a fait le point sur la situation des employés des médias fermés, lesquels, selon lui, se trouvent dans une situation de grande précarité.
«La fermeture de ces groupes de médias a engendré une misère profonde au sein de la profession. Vous imaginez l’ampleur du problème : plusieurs médias fermés, des dizaines de journalistes et de techniciens concernés. Nombre d’entre eux ont dû retourner dans leurs villages, faute de solutions alternatives à Conakry. Les plus chanceux sont ceux qui ont pu trouver refuge chez leurs proches dans la capitale, mais beaucoup vivent désormais dans des conditions très difficiles, souvent contraints de mendier pour survivre»dit-il
Sékou Jamal Pendessa raconte également l’histoire d’un confrère qui, après avoir été contraint de quitter Conakry, a dû se tourner vers l’agriculture pour subvenir aux besoins de sa famille : « Il m’a récemment appelé depuis son village, où il a dû se réorienter professionnellement. C’est un choc pour lui, qui était habitué à un cadre de travail moderne et à un niveau de vie confortable. Aujourd’hui, il doit faire face à des réalités totalement différentes»Fait savoir Sékou Jamal
Le Secrétaire général a également mis en lumière les inquiétudes des journalistes exerçant dans les rédactions encore opérationnelles. « La situation n’épargne personne. Même dans les rédactions fonctionnelles, la peur règne. Certains journalistes sont confrontés à la fermeture de leurs émissions par crainte d’arrestations ou de représailles. Ils vivent sous une menace constante d’être emmenés vers des destinations inconnues» a-t-il lancé
Le SPPG continue donc de sensibiliser les autorités sur la nécessité de trouver des solutions urgentes à cette crise qui touche lourdement les professionnels des médias en Guinée.
Aliou Maci pour Walpmedia.info