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Le peuple a le dos large, l’élite a les dents longues (Par Tibou Kamara)

Aliou Maci by Aliou Maci
14/04/2025
in Opinion
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Qui vivra, rira ! (Par Tibou Kamara)
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Les pouvoirs changent. Les hommes aussi. Mais les travers restent les mêmes, les revers se suivent et se ressemblent. Les mauvaises habitudes ont la vie dure. Le vice survit au temps et possède souvent un effet de contagion : « L’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus », écrivait Molière.
Les mobilisations de foules seraient-elles le vice indémodable ? Sont-elles un baromètre de légitimité ? Ont-elles jamais été une source d’immunité ?

Le 26 mars 1984, Ahmed Sékou Touré, dont l’historien émérite guinéen Ibrahima Baba Kaké a révélé l’ambivalence dans l’ouvrage Le Héros et le Tyran qu’il lui a consacré, s’est éteint à Cleveland, aux États-Unis, dans une clinique, loin de sa terre natale, isolé par la maladie et seul face à la mort. Le peuple de Guinée, qui lui avait prêté allégeance et juré fidélité, se montra inconsolable, dévasté, orphelin de ce dirigeant réputé irremplaçable, auquel certains auraient volontiers attribué une place dans l’Olympe. On espéra même pour ce mortel l’éternité, afin qu’il puisse continuer à servir. Le jour où le « Syli » fut rappelé à Dieu, le temps sembla se figer, la terre cessa de tourner, le monde parut s’effondrer. Personne n’osait imaginer que la Guinée, chevillée à son âme, lui survivrait, ni que les Guinéens, qui l’idolâtraient, parviendraient à faire leur deuil.
À peine quelques heures après le désarroi national et les lamentations, la page de cet homme jugé immortel et indispensable fut tournée dans un déferlement de huées hystériques et de colère populaire. La mémoire du disparu fut profanée, son œuvre vilipendée, son honneur bafoué, son pouvoir honni. Les militaires qui lui succédèrent, s’emparant des rênes de l’État, devinrent les nouveaux dieux, adulés par tous, célébrés dans la ferveur. Plus personne ne voulait entendre parler de l’homme providentiel ni de son régime révolutionnaire. Autres temps, autres mœurs et autres discours !

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Le Général Lansana Conté et ses compagnons d’armes furent accueillis en héros, voire en messies annonciateurs de jours meilleurs. Des années plus tard, rongé par l’usure du pouvoir et une maladie insidieuse, l’homme du 3 avril 1984, ayant perdu le contrôle, se retrouva au cœur d’une insurrection populaire qui l’éprouva profondément et ébranla son régime pourtant resté longtemps solide. Décédé certes en fonction, ses derniers jours furent marqués par des contestations de légitimité et des défis à son autorité, rarement remise en cause auparavant.
Il n’était pas encore inhumé que son régime fut balayé par un coup d’État, le 22 décembre 2008. Vingt-quatre ans de pouvoir sans partage n’avaient pas suffi à sauvegarder son immense héritage politique.

GLOIRE ET DÉCHÉANCE, L’ÉTERNEL BALANCIER DU POUVOIR GUINÉEN ?

Le Capitaine Moussa Dadis Camara, qui prit la relève, ne rencontra guère de résistance, tant l’espoir d’un changement était grand. Les Guinéens avaient hâte d’entrer dans une nouvelle ère. Dadis, devenu très populaire, fut adoubé par les acteurs et les citoyens dans une parfaite symbiose.
Soupçonné, à tort ou à raison, de vouloir conserver le pouvoir, le conflit avec les acteurs – les mêmes qui furent ses soutiens et alliés durant ses débuts prometteurs – déboucha sur le bain de sang du 28 septembre 2009. Ce drame éclaboussa son magistère et précipita son départ, d’autant qu’après le drame du stade survint une tentative d’assassinat le visant. Entre la gloire de son plébiscite et le déclin d’une chute brutale, peu de temps s’écoula. Ce dirigeant bouillant fut lâché par ceux-là mêmes qui l’avaient porté à bout de bras.

Le général Sékouba Konaté a très tôt compris la versatilité des soutiens politiques et le danger de s’accrocher au pouvoir. Aussi s’est-il fixé un horizon clair dans un laps de temps réduit, évitant ainsi la désaffection populaire et les revirements imprévisibles. Il a rendu le pouvoir avant de s’éloigner, la tête haute et le cœur léger. Avec le recul des années et les expériences qui ont suivi, son choix apparaît aujourd’hui comme une exception : nettement au-dessus de la mêlée politique, son exemple mérite d’être salué pour avoir su résister à l’appel du « fruit défendu ».

Le professeur Alpha Condé a accédé à la magistrature suprême en 2010, au terme d’un véritable parcours du combattant, jalonné d’épreuves et parsemé d’embûches. Il a su attendre son heure et prendre son mal en patience, demeurant un homme politique déterminé à conquérir l’adhésion des populations. Durant toute sa vie politique, y compris sa présidence, il a fait de la relation avec celles-là sa trousse de survie. Les Guinéens semblaient, un temps, lui rendre cette fidélité. Le sentiment d’être en phase avec son « milieu naturel » et de bénéficier de l’onction populaire l’a conforté dans ses choix. Pour ce stratège politique, le peuple constituait à la fois un bouclier et un ultime rempart.
D’où l’excès de confiance qui l’a conduit à relâcher sa vigilance, lui dont la carrière fut marquée par une attention aiguë aux réalités du pouvoir. Ironie du sort, ce peuple auquel il croyait sans réserve, ainsi que certains de ses collaborateurs, partisans et alliés – qu’il avait choyés et crus indéfectibles –, se sont progressivement détournés, ralliant finalement les nouvelles sphères du pouvoir après son éviction en 2021.

La loi des séries sera-t-elle respectée ?

En attendant, la Guinée reste fidèle à elle-même, complexe et indomptable : elle peut avoir un seul dirigeant, mais demeure tiraillée entre plusieurs leaders, chacun contrôlant un territoire et disposant d’un fief ainsi que d’un électorat captif. Il est plus facile de relier les différentes régions du pays grâce aux passerelles existantes que d’imaginer un bloc monolithique derrière un homme ou une cause. Le peuple est un, mais il n’est pas uni, fragmenté en courants politiques divergents et en groupes d’intérêts antagonistes. Seule une compétition électorale transparente, avec une égalité des chances pour tous, peut départager les acteurs politiques.

La vérité des urnes ou les clameurs publiques ?

La parole est au peuple lors des élections : chaque voix est comptée dans les urnes. Dans la rue, où l’on ne peut dissoudre la démocratie ni porter arbitrairement quelqu’un au pouvoir, la foule qui scande des slogans et brandit des pancartes sait jouer le rôle qu’on lui confie. Après tout, la vérité viendra d’ailleurs, et le monde reste un théâtre où chacun, bon gré mal gré, est un acteur d’un scénario qui se répète d’une époque à une autre. Le peuple, sédentaire, s’accommode un temps des locataires du pouvoir qui se succèdent avant de se rebeller : « À malin, malin et demi ».

En tout cas, le peuple reste insondable, et l’on ne peut lire l’avenir dans une boule de cristal : l’homme propose, Dieu dispose.

 

Tibou Kamara

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