À l’approche de la date butoir du Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (RAVEC), fixée au 31 mai, les équipes engagées dans ce vaste programme national intensifient leurs efforts sur le terrain. Dans la région administrative de Kankan, la mobilisation est bien réelle, mais plusieurs défis subsistent. Pour faire le point sur l’état d’avancement des opérations, M. Soriba Conté, coordinateur régional du RAVEC, a livré un bilan chiffré et partagé les principales difficultés rencontrées.
« Je tiens d’abord à remercier le président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, pour avoir initié cette modernisation du fichier de l’état civil guinéen à travers la création du Programme National de Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (PRECAVEC). Ce programme vise à doter chaque citoyen guinéen d’une identité juridique et numérique fiable», a-t-il formulé.
Selon M. Conté, l’opération a démarré à l’échelle nationale le 15 mai, tandis qu’elle a débuté deux jours plus tard à Kankan, soit le 17 mai. Il se montre globalement satisfait de la progression, tout en soulignant que les statistiques évoluent constamment, et que certains obstacles, notamment techniques, entravent parfois la remontée rapide des données.
État d’avancement du recensement dans les préfectures (au 22 mai) : Kankan : 319 999 personnes recensées sur un objectif de 567 309, soit un taux de couverture de 56 %
Siguiri : 352 699 recensées sur 521 876, soit 68 %
Kouroussa : 181 626 sur 354 577, soit 51 %
Kérouané : 105 729 sur 237 857, soit 44 %
Mandiana : 228 719 sur 237 973, soit 96 %, une performance particulièrement remarquable
Malgré cette avancée encourageante, le coordinateur reconnaît que des contraintes persistent, notamment d’ordre logistique et administratif.
« Nous rencontrons des difficultés techniques, notamment avec les kits d’enrôlement. J’ai récemment récupéré 15 kits à Conakry, mais seuls 6 sont actuellement opérationnels. Les autres sont en attente, tout comme certaines pièces de rechange toujours en transit», a-t-il confié.
Sur le plan administratif, un défi majeur réside dans la documentation exigée pour l’enrôlement.
« Une grande partie de la population ne possède ni extrait de naissance, ni jugement supplétif. Pour remédier à cela, des commissions ont été mises en place dans les quartiers et préfectures pour produire ces jugements. Ceux-ci sont ensuite validés par la justice, puis transcrits à l’état civil avant d’être remis aux citoyens. Toutefois, certains ont mal compris la procédure, pensant pouvoir utiliser des registres vierges, alors qu’une validation préalable par les commissions est indispensable», a-t-il fait savoir
En conclusion, M. Soriba Conté a tenu à rappeler un point crucial : « L’ensemble du processus de recensement est entièrement gratuit. Aucun responsable n’a le droit d’exiger une quelconque somme d’argent sous peine de sanctions judiciaires. Tous les documents nécessaires à l’enrôlement sont fournis sans frais. J’invite chaque citoyen à se faire recenser. C’est un acte essentiel, à la fois pour soi-même et pour le pays» a-t-il lancé
Souleymane Bangoura – Walpmedia.info