Le rejet par la Cour suprême de la candidature de l’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara, actuellement détenu à la maison d’arrêt de Coronthie, suscite la colère de ses avocats.
Lors d’une conférence de presse animée ce mercredi à la Maison commune des journalistes, Me Paul Yomba Kourouma n’a pas mâché ses mots. L’avocat a dénoncé la négligence et l’inaction de l’État, qu’il juge responsables de l’invalidation de la candidature du commandant Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba « Que sa candidature soit invalidée du fait de l’administration, on ne peut pas lui en imputer la responsabilité. L’État ne peut pas se prévaloir de sa propre turpitude », a déclaré Me Yomba.
Selon lui, le ministre de la Justice, en tant que chef du parquet, disposait des prérogatives nécessaires pour permettre à son client d’exercer son droit à l’éligibilité « Au regard de la demande qui lui a été adressée, de sa consistance et du caractère urgent qu’elle revêtait, le ministre pouvait ordonner que Toumba soit escorté, placé sous contrôle, puis reconduit à la maison centrale. Toumba a été privé de ce droit du fait de l’administration, du garde des Sceaux, et plus largement de l’inertie de l’État », a-t-il martelé.
L’avocat s’interroge également sur un possible conflit personnel entre son client et le ministre de la Justice « Quel problème personnel Toumba a-t-il avec le département de la Justice ? Quand Toumba a été extradé, l’actuel ministre de la Justice était avocat général près la Cour d’appel de Conakry. C’est lui qui pilotait cette affaire. En réalité, c’est un adversaire naturel de Toumba, qui semble encore ruminer, sans le dire ouvertement, cette affaire et ne voudrait pas le voir s’en sortir aussi facilement », a-t-il estimé.
Me Yomba a également évoqué des propos tenus, selon lui, par un membre du parquet à l’époque « Un des membres de son parquet disait que Toumba n’était pas défendable, qu’il n’était pas libérable. Autrement dit, quel que soit le talent de ses avocats ou l’inconsistance des pièces du dossier, Toumba ne pouvait être libéré. Voilà la situation qui nous tourmente aujourd’hui », a conclu l’avocat.
Aliou Maci pour Walpmedia.info







