La consommation de la drogue connue sous le nom de « Khush » a de nouveau fait des ravages. Ce mardi matin, cinq jeunes ont été victimes d’une overdose dans le quartier Keitaya, commune urbaine de Kagbelen, provoquant une vive émotion au sein de la population.
Selon les informations recueillies sur place par un reporter de Walpmedia.info, trois des jeunes ont succombé peu après la consommation, tandis qu’un quatrième a été évacué dans un état critique. Le cinquième, lui, a été pris en charge par la gendarmerie après avoir manifesté des signes de délire grave.
D’après Elhadj Mamadou Sanoussi Doumbouya, président du conseil de quartier de Keitaya, c’est aux environs de 7h30 qu’il a été alerté par Sékou Camara, président du conseil de quartier voisin de Curculan, de la découverte de plusieurs corps sans vie.
« Dès que j’ai été informé, je me suis immédiatement rendu sur les lieux. Nous avons découvert les corps étendus au sol. Les services de la gendarmerie de Sonfonia, le procureur de Dubréka, ainsi que le médecin légiste ont été dépêchés pour effectuer les constats», a-t-il déclaré.
Selon les premières constatations, les victimes auraient consommé la drogue dans la nuit, vers 2 heures du matin, et auraient été déposées dans une clinique de fortune par un gendarme lequel aurait quitté les lieux sans revenir.
« Le médecin de la clinique a tenté de les réanimer, mais malheureusement trois d’entre eux étaient déjà dans un état critique. Au matin, ils ont été déclarés morts », a précisé M. Doumbouya.
À l’heure actuelle, l’identité des victimes n’a pas encore été officiellement révélée. Une famille s’est présentée pour revendiquer l’un des corps, mais les deux autres n’ont pas encore été identifiés. Les autorités locales attendent que d’éventuels parents se manifestent.
« Pour le moment, aucun nom ne nous a été communiqué. Une mère pleure son fils et tente de joindre d’autres membres de la famille. Nous attendons qu’ils nous fournissent les identités », a indiqué le président du conseil de quartier.
Ce drame n’est pas un cas isolé. Selon M. Doumbouya, deux jeunes avaient déjà perdu la vie l’année dernière dans des circonstances similaires, après avoir consommé la même substance.
Il lance un appel pressant à la jeunesse guinéenne : « Nous devons prendre conscience du danger que représente cette drogue. Ce sont souvent des jeunes diplômés ou des professionnels sans emploi qui tombent dans ce piège par désespoir. Mais ce n’est pas la solution. Il faut croire en soi, affronter les difficultés et ne pas céder à ces vices destructeurs », a-t-il lancé.
Ce nouveau drame relance le débat sur l’urgence de renforcer la lutte contre la consommation et la distribution de drogues dans les quartiers sensibles. Les autorités locales, les leaders communautaires, les familles et les structures éducatives sont appelés à conjuguer leurs efforts pour sensibiliser la jeunesse et endiguer ce fléau grandissant.
Aliou Maci et Raydia pour Walpmedia.info