Le projet de réforme constitutionnelle, qui vient d’être présenté, continue de susciter de vives réactions à travers le pays. L’une des mesures les plus controversées concerne l’allongement du mandat présidentiel, qui passerait de cinq à sept ans. Cette proposition alimente les débats parmi les acteurs de la société civile guinéenne.
Dans un entretien accordé à Walpmedia.info, Ibrahima Balayah Diallo a exprimé son point de vue « La question du mandat, qu’il soit de cinq ou sept ans, soulève un enjeu plus vaste : celui de la continuité de l’État. On dit souvent que l’État doit se prolonger au-delà des mandats individuels. Si les projets engagés sont solides, pourquoi imposer l’achèvement d’un mandat à tout prix ? Me semble-t-il, cela confine à une dérive politicienne orchestrée par ceux qui cherchent à égarer les dirigeants. En réalité, chaque Guinéen environ 17 millions pourrait prétendre à la plus haute fonction. Un Président n’est pas omniscient ni omnipotent ; il dispose de collaborateurs. Il est grand temps de rompre avec ce culte de la personnalité qui élève le Chef de l’État au rang de quasi-dieu. À haut niveau, le véritable danger reste, selon moi, le putsch militaire et ce que j’appelle le putsch constitutionnel», atil lancé.
Il a poursuivi sur la délicate position du Général, que certains pressent de se lancer dans la course présidentielle « Je refuse de me livrer à la médiopolitique. Le Général n’a pas encore annoncé sa candidature, même si ses partisans l’appellent à se déclarer. Il est pris entre : son serment du 5 septembre, lequel interdit aux membres du CNRD et à lui-même de se présenter aux élections ; le texte de la future Constitution ; et la pression populaire. Il se trouve entre le marteau et l’enclume, et, à ce stade, il est difficile de prédire la direction qu’il prendra. Choisira-t-il de respecter sa promesse du 5 septembre ou cédera-t-il à l’appel du peuple ? À partir du moment où il annoncera ou non sa candidature, je me prononcerai davantage. Pour l’instant, je ne veux pas lui porter un jugement hâtif. Je suis convaincu que, lorsque le moment sera venu, la raison l’emportera sur les passions», a-t-il conclu.
Aliou Maci pour Walpmedia.info