Le Directeur général par intérim de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), Dr Sory Condé, a fait le point ce mercredi sur la situation épidémiologique nationale lors d’une réunion hebdomadaire de suivi sanitaire. Plusieurs foyers épidémiques sont actuellement actifs dans le pays, dont une épidémie d’« impulse » – une pathologie dont les caractéristiques cliniques évoquent une maladie virale émergente.
Cette réunion hybride, réunissant des experts sanitaires en présentiel et à distance y compris depuis l’étranger vise à examiner les données collectées la semaine précédente et à adapter les interventions sanitaires.
Six foyers épidémiques actifs
À la date du 2 juillet, la Guinée fait face à six épidémies actives :
L’« impulse »,
La fièvre de l’Assa,
La COVID-19,
La diphtérie,
La rougeole,
Et des cas de morsures (chiens, serpents) sous surveillance.
Concernant l’« impulse », Dr Condé a indiqué que 49 cas confirmés ont été recensés depuis le 1er juin 2025. À ce jour, un patient est officiellement guéri, les autres sont toujours sous traitement, sans décès signalé.
L’ANSS a activé depuis plusieurs années un système de réponse multisectoriel à travers le pays. Dans chaque préfecture, des équipes préfectorales d’alerte et de riposte mènent actuellement des enquêtes épidémiologiques autour des cas confirmés afin d’identifier et de suivre les contacts pendant les 21 jours d’incubation.
En parallèle, les Centres d’opérations d’urgence (COU) coordonnent les interventions. Une attention particulière est portée sur les actions de communication sur les risques et l’engagement communautaire. « Sans l’adhésion des communautés, aucune stratégie, aussi efficace soit-elle sur le papier, ne peut fonctionner dans la pratique », a insisté Dr Condé.
Une majorité de cas concentrés à Conakry
La capitale, Conakry, demeure l’épicentre de l’épidémie d’« impulse », avec la quasi-totalité des cas enregistrés. Des cas isolés ont toutefois été signalés dans les préfectures de Forécariah, Coyah et Dubréka.
La proximité maritime avec la Sierra Leone, où le taux de positivité à l’« impulse » avoisine actuellement 80 %, expliquerait cette concentration de cas à Conakry. « La mobilité entre les deux pays, notamment via les voies maritimes, constitue un défi majeur pour la surveillance sanitaire », a expliqué Dr Condé. Il a rappelé que contrairement aux postes terrestres, les mouvements maritimes sont plus difficiles à contrôler.
Un appel à la vigilance citoyenne
Dr Condé a appelé la population à ne pas céder à la panique, mais plutôt à coopérer pleinement avec les équipes sanitaires. Il a rappelé les signes cliniques de l’« impulse » : maux de tête, fièvre, fatigue, éruptions cutanées. Toute personne présentant ces symptômes est invitée à se rendre au centre de santé le plus proche ou à appeler gratuitement le 115, numéro vert de l’ANSS.
« L’État a pris toutes les dispositions pour assurer la gratuité de la prise en charge, depuis l’analyse des échantillons jusqu’à la guérison complète du patient », a-t-il rassuré.
Il a conclu en soulignant que la sécurité sanitaire est une responsabilité collective et un enjeu majeur pour la stabilité sociale et politique du pays.
Aliou Maci pour Walpmedia.info