Une nouvelle inattendue vient secouer la scène politique guinéenne : Antoine Dogbo Guilavogui, secrétaire fédéral de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) à Kankan, a confirmé avoir reçu un véhicule offert par les autorités de la transition, représentées par le Conseil National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Ce geste, qualifié de surprenant par certains observateurs, intervient dans un climat de forte tension entre le pouvoir militaire et l’opposition, dont l’UFDG est l’un des principaux acteurs.
Personnalité politique reconnue pour ses positions critiques à l’égard de la junte, Antoine Dogbo Guilavogui a souvent dénoncé la gouvernance du CNRD, notamment sur les questions de libertés publiques, de justice politique, ou encore de transparence économique. En août 2023, il s’était notamment opposé à une marche de soutien au CNRD organisée à Kankan, qu’il avait qualifiée d’ »instrumentalisation de la jeunesse ». Il n’avait également cessé de dénoncer ce qu’il considère comme un « acharnement politique » contre le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, particulièrement dans le cadre du dossier Air Guinée.
La réception d’un véhicule officiel, destiné selon certaines sources à faciliter sa participation à des activités en lien avec le CNRD, soulève de nombreuses interrogations. S’agit-il d’une stratégie de rapprochement entre la junte et une frange de l’opposition ? Ou d’une tentative de cooptation ciblée à l’intérieur du parti ? Les avis divergent.
Certains cadres politiques et membres de la société civile y voient une manœuvre politique visant à créer des divisions internes au sein de l’UFDG ou à affaiblir sa ligne critique face au régime en place. D’autres estiment qu’il pourrait s’agir d’un simple geste logistique sans portée politique directe.
La situation est d’autant plus notable qu’elle intervient quelques mois seulement après la reconduction d’Antoine Dogbo Guilavogui à la tête de la fédération UFDG de Kankan, à l’issue du congrès local de novembre 2024. À cette occasion, son discours avait mis l’accent sur la mobilisation des militants, la consolidation des structures du parti et la résistance aux dérives du pouvoir.
Si l’intéressé n’a pas encore livré de déclaration détaillée à ce sujet, cette affaire alimente déjà les débats sur les relations ambivalentes entre les autorités de la transition et les partis d’opposition.
Souleymane, pour Walpmedia.info