Depuis quelques semaines, les marchés de la commune urbaine de Kankan sont confrontés à une importante pénurie de produits halieutiques. Une situation préoccupante qui affecte aussi bien les commerçants que les consommateurs, et suscite de nombreuses plaintes dans la ville.
Au grand marché de Dibida, situé en plein cœur de Kankan, les étals autrefois bien garnis sont aujourd’hui quasi vides de poissons et de crustacés. Bien que l’on y trouve diverses denrées alimentaires, la présence de produits de la mer se fait rare. Les vendeuses peinent à s’approvisionner, et les prix connaissent une hausse considérable.
Sira Sanoh et Sogbè Condé, toutes deux commerçantes au marché de Dibida, témoignent « Actuellement, il est très difficile de se procurer du poisson. Il y a une véritable crise. Là où l’on pêche, les ressources se raréfient, ce qui a un impact direct sur notre activité. Le prix des cartons de poisson a fortement augmenté. Ce que nous achetions à un prix raisonnable il y a quelques mois est aujourd’hui hors de portée », déplore Sira Sanoh.
Sitan Kaba, spécialisée dans la vente de poissons fumés, pointe quant à elle la dépendance de la Guinée vis-à-vis des importations « La majorité des poissons fumés que nous vendons proviennent de Conakry, voire du Sénégal. Mais en ce moment, il est pratiquement impossible d’en trouver en Guinée. Quand il y a de la marchandise, tout le monde est satisfait — vendeuses comme clientes. Mais actuellement, avec cette pénurie, nous souffrons énormément. Même quand nous parvenons à obtenir du poisson venu du Sénégal, les coûts sont si élevés que nous n’arrivons plus à faire de bénéfices»explique t-elle.
Face à cette situation, les commerçantes lancent un appel pressant aux autorités « Nous demandons au ministère de la Pêche et de l’Économie maritime de nous venir en aide. Le manque de poisson nous cause de grandes difficultés. Les vendeuses comme les clientes en souffrent, à cause de la flambée des prix. Nous espérons un soutien concret pour sortir de cette crise qui impacte directement nos moyens de subsistance », plaide Sira Sanoh au nom de ses collègues.
Il convient de rappeler que le ministère de la Pêche et de l’Économie maritime a instauré une période de repos biologique, entrée en vigueur le 1er juillet 2025. Cette mesure, visant à préserver les ressources halieutiques, pourrait expliquer en partie la baisse de l’offre sur les marchés.
Kankan, Lamarana pour Walpmedia.info