La drogue communément appelée « Kush » continue de faire des ravages à Conakry. Dans la matinée de ce mercredi, un corps sans vie a été découvert au quartier Matam 2, dans la commune du même nom. La victime, dont l’identité n’a pas encore été établie, aurait succombé aux effets présumés de cette substance dangereuse.
Interrogé sur les circonstances de ce drame, Ousmane Camara, président du conseil de quartier de Matam 2, a exprimé son inquiétude face à la multiplication des cas similaires dans la zone « Ce n’est pas un cas isolé, malheureusement. Cela devient récurrent ici à Matam. Nous avons affaire à un véritable réseau de drogue, un groupe organisé de jeunes qui se réunissent régulièrement sur le littoral pour consommer cette substance », a-t-il expliqué.
Selon lui, les autorités locales manquent de moyens pour démanteler ces réseaux, malgré les nombreuses alertes et tentatives de sensibilisation « Nous ne savons pas avec certitude ce qui cause ces décès, mais tous les signes pointent vers la consommation de Kush. Ces jeunes viennent de différents quartiers pour se retrouver ici, au bord de la mer. Ce sont souvent des individus non identifiés », poursuit-il.
La situation devient d’autant plus préoccupante que la population commence à refuser l’inhumation de ces corps anonymes dans les cimetières du quartier.
« Aujourd’hui, on compte neuf ou dix cas similaires. Les imams eux-mêmes ont décidé de ne plus autoriser les enterrements sans identification préalable. Et à chaque fois, on se retrouve seuls à gérer ces situations. Parfois, des familles se manifestent après l’enterrement pour revendiquer le corps, mais il est déjà trop tard », déplore M. Camara.
Il lance un appel urgent aux autorités compétentes pour une réponse concrète et durable « Cette drogue provoque un arrêt brutal des fonctions vitales. Il faut agir en installant des postes de sécurité (PA) dans les zones à risque. Les jeunes fuient dès qu’ils voient les forces de l’ordre, mais leur présence pourrait dissuader ces rassemblements. Il est temps de prendre la situation au sérieux », conclut-il.
Aliou Maci pour Walpmedia.info